Michel
Garroté -- L’attaque contre le véhicule de Tsahal le
mercredi 28 janvier 2015 a causé la mort
de deux soldats israéliens et en a laissé sept autres blessés. En quoi le
Hezbollah représente-t-il une menace pour l’État d’Israël ? Au plan strictement
militaire, le Hezbollah représente une menace pour la moitié nord de l’Etat
d’Israël, peut-être même plus que le nord. Le Hezbollah représente une menace,
parce qu’après le conflit de l’été 2006, il s’est réarmé, malgré la présence de
la Finul dans le sud du Liban. Le Hezbollah n’est pas la seule menace qui plane
sur Israël. Le Hamas, depuis la bande de Gaza, et une vingtaine de milices
claniques palestiniennes, depuis la Judée-Samarie (dite « Cisjordanie »),
menacent également Israël. Mais la menace la plus forte, en matériel et en
organisation, aujourd’hui, c’est le Hezbollah.
Le
Hezbollah est-il encore le bras séculier du régime syrien ? C’est peut-être
l’impression que l’on a parfois en lisant certains articles de presse. Le
Hezbollah travaille avec le régime syrien, c’est vrai. Mais le Hezbollah n’est
pas le bras séculier du régime syrien. Le Hezbollah est le bras séculier, la
légion étrangère et mercenaire, des ayatollahs, intégristes et génocidaires,
qui gouvernent l’Iran depuis 1979. La Syrie alaouite a choisi de faire alliance
avec l’Iran chiite. Tandis que le Hezbollah chiite, lui, est dirigé,
idéologiquement, militairement et financièrement, par l’Iran. C’est cette
réalité-là que nos médias s’évertuent d’occulter.
Depuis
que le Hezbollah a commencé sa violente prise de pouvoir au Liban en mai 2008,
il l’a fait en coopération avec l’armée libanaise. Quand les forces du
Hezbollah ont lancé leurs attaques, mis le feu et détruit les bureaux du
journal et de la station de TV Future News de Hariri, elles l’ont fait avec une
escorte de l’armée libanaise. En mai 2008, l’armée libanaise a remis en place
l’agent et espion du Hezbollah limogé, le brigadier général Wafiq Shuqeir,
comme chef de la sécurité à l’aéroport international de Beyrouth. L’armée
libanaise s’est aussi inclinée devant le Hezbollah en annonçant qu’elle ne prendrait
aucune mesure pour fermer le système de télécommunications indépendant du
Hezbollah, dirigé par l’Iran.
En
janvier 2011, le Hezbollah imposait l’un de ses financiers à la tête du
gouvernement libanais. Bien qu’il se présentât comme un modéré, centriste et
homme de consensus, Mikati ne demeurait pas moins l’homme de l’ombre du
Hezbollah et l’un de ses argentiers. Mikati avait fait ses preuves
professionnelles, ce qui lui avait valu la confiance des milieux d’affaires. Y
compris hélas de certains milieux d’affaires libanais chrétiens proches du
général chrétien-traître Michel Aoun, lui-même allié au Hezbollah par une
soi-disant « entente », avec, cerise sur le gâteau, la jeunesse chrétienne
libanaise friquée en exil à Paris de tendance « aouniste ».
Mais,
encore une fois, on ne peut comprendre le rôle du Hezbollah sans parler de
l’Iran. L’Agence Internationale de l’Energie Atomique, une filiale de l’ONU,
confirme depuis 2011 que l’Iran fabrique la bombe atomique. Si Israël ne lance
pas de frappes préventives contre le nucléaire offensif iranien, l’Arabie
saoudite et l’Egypte, deux pays sunnites, se procureront des armes nucléaires
au Pakistan, pour contrer la puissance nucléaire chiite iranienne. En revanche,
si Israël porte un coup dur au nucléaire militaire des ayatollahs iraniens,
alors les pays sunnites ne feront pas tout pour se procurer au plus vite des
armes nucléaires. Reste la hausse du prix du pétrole qui, selon certains,
interviendrait en cas de frappes israéliennes contre l’Iran. Cet argument est
bizarre. L’Union Européenne veut boycotter le pétrole iranien et cela n’aurait
pas de conséquence sur le prix du pétrole ? Les Etats membre de l’UE, notamment
la France, feraient mieux de réduire les taxes sur l’essence au lieu de brandir
le spectre d’une hausse du pétrole.
Si la
paix globale avec Israël est signée par le monde arabe, le Hezbollah
reconnaîtra-t-il Israël ? Même en admettant, qu’un jour, le monde arabe signe
une paix globale avec Israël, hypothèse hautement improbable en l’état actuel
des choses, le Hezbollah ne reconnaîtra pas Israël. Le Hezbollah ne reconnaîtra
pas Israël parce que les ayatollahs iraniens ne reconnaîtront pas Israël. Notez
qu’au stade actuel, même le soi-disant modéré Mahmoud Abbas, chef de l’autorité
palestinienne, ne reconnaît pas l’Etat d’Israël puisque lui et son entourage
prônent la destruction d’Israël dans leurs médias et leurs écoles.
Le
Hezbollah peut-il un jour déposer les armes et se transformer en pur parti
politique ? C’est une farce monstrueuse véhiculée par certains de mes
confrères. Le Hezbollah n’est pas en train de déposer les armes. Le Hezbollah
est en train de renforcer son pouvoir militaire, financier et idéologique.
Walid Pharès, de la Foundation for Defense of Democraties, et, Claude Moniquet,
de l’European Strategic Intelligence and Security Center démontrent cela depuis
2008. L’Iran verse un milliard de dollars par an au Hezbollah. Pascale Khoury,
de Nowlebanon, m’a avoué, par mail, le 16 janvier 2008, qu’il n’y a plus du
tout de liberté de presse au Liban, à cause du Hezbollah. Pas seulement au
Sud-Liban. Dans tout le Liban. Je suppose que depuis, Pascale Khoury est entrée
en dhimmitude pour éviter de se faire exploser et je ne lui en veux pas.
Les
mollahs iraniens et l’un des responsables du Hezbollah, Hassan Nasrallah
affirment : « Israël doit être rayé de la carte ». Face à cela, comment faire
pour ne pas rester inactif et pour répondre à la menace avec fermeté ? Ces
propos génocidaires sont loin de s’arrêter. Les mollahs iraniens et le Hezbollah
disent et redisent qu’il faut rayer Israël de la carte, qu’il faut effacer
Israël de la page du temps, qu’il faut reloger les Israéliens en Alaska ou
ailleurs. Hassan Nasrallah a déclaré en public lors de la fête chiite de
l’Ashoura en 2008, dans la banlieue sud de Beyrouth, que le Hezbollah possède
des restes de soldats israéliens tués lors du conflit de l’été 2006, « des
têtes, des membres et un cadavre presque complet » a-t-il précisé. Rappelons
que l’Ashoura est l’occasion pour certains chiites de se frapper la tête jusqu’au
sang à coups de sabre.
Comment
faire pour ne pas rester inactif et pour répondre à la menace avec fermeté ? A
cet égard, nos autorités et nos médias laissent les personnes éprises de
liberté perplexes. Comment se fait-il que des manifestants, en Europe, puissent
arborer le drapeau du Hezbollah ? L’Union européenne considère que le Hezbollah
est une organisation terroriste (en fait, la branche armée, mais pas la branche
politique, comme s’il y avait deux Hezbollah, un gentil Hezbollah politique et
un méchant Hezbollah armé). Mais alors, que font ses drapeaux en Europe dans la
rue ? L’Union européenne et ses Etats-membres ont choisi de rester inactifs et
de ne pas répondre à la menace avec fermeté. On fait comme si Israël n’avait qu’à
se débrouiller tout seul.
Pourtant,
depuis avril 2012, la légion mercenaire du Hezbollah pratique toujours plus le
terrorisme, sous le regard indifférent l’armée libanaise ; et sous le regard
indifférent des Casques bleus de la Finul. Aucun Etat-membre de l’Union
Européenne, ne tolèrerait, sur son propre territoire, une violation, aussi
énorme et systématique, de sa propre Constitution, du Droit international public
et du Droit humanitaire.
En
termes géostratégiques, en termes de légitime défense et en termes de droit, il
serait donc non seulement légitime, mais urgent, de traiter – enfin – le
Hezbollah comme une cible. Autrement dit, d’un point de vue géostratégique et
juridique, il serait temps d’anéantir, l’énorme arsenal – militaire et
balistique – du Hezbollah. A cet égard, les derniers évènements survenus au
Liban et en Syrie, ne font que conforter, la technique de l’anéantissement
physique et du rouleau compresseur utilisé par le Hezbollah.
Quelle
doit être la stratégie à suivre par Israël pour le désarmement du Hezbollah ?
Au vu des événements, force est de constater que le désarmement du Hezbollah
semble être du seul ressort d’Israël. Quelle doit être à cet égard la stratégie
à suivre par Israël ? J’ai beau consulter les sites Internet de centres
d’études stratégiques compétents, je n’y lis quasiment que des scénarios
impliquant les USA. Or, les Américains ont semble-t-il décidé de ne plus
intervenir. J’en conclus que le Hamas, les milices claniques palestiniennes de
Judée-Samarie (« Cisjordanie »), le Hezbollah, la Syrie et l’Iran sont des
problèmes que tout le monde laisse entre les mains d’Israël. Par conséquent,
Israël devrait agir avec bon sens. Concrètement, Israël, devrait fixer des
objectifs. Fixer un ordre de priorité dans la réalisation de ces objectifs.
Et
enfin évaluer les moyens disponibles pour réaliser chacun de ces objectifs,
dans l’ordre de priorité fixé. La question est : Israël doit-il, oui ou non,
frapper. Si oui, alors, en ce qui me concerne, le plus censé me paraît être de frapper
le serpent à la tête. A cet égard, le Massachusetts Institute of Technologie a
démontré qu’Israël serait en mesure de frapper les principales centrales
nucléaires iraniennes. Dans ce cas de figure, Israël devrait simultanément
bloquer, pour un temps limité, la bande de Gaza et boucler la Judée-Samarie («
Cisjordanie »). Israël devrait simultanément user de sa protection civile pour
mettre à l’abri la population. Enfin, Israël devrait recourir à des avions et
des hélicoptères pour neutraliser les rampes de lancement de mortiers, de
roquettes et de missiles, du Hamas et du Hezbollah.
Les
conséquences d’une intervention militaire seront sévères, mais une bombe
islamiste représenterait une menace plus grave encore. La seule manière
d’empêcher l’Iran d’acquérir la bombe atomique est de bombarder ses sites
nucléaires. Ce n’est pas seulement une question de sécurité pour Israël, mais
une question de survie.
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